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l'hippie grizzli attitude
14 janvier 2008

I'm not there

Ce week-end ne se passa absolument pas comme cela était prévu. Mais il faut tout d'abord revenir à la soirée de vendredi soir chez Marie, Paula et Audrey. Une grosse fête, une trentaine de personnes. Je rencontrais alors toutes les personnes du premier semestre que je n'avais pas encore revues, ainsi que des nouveaux. Echanges sur les vacances, sur les french kiss de romain le soir du 31, sur New-York... Bonne petite soirée qui tourna vite en chaos profond sur la fin. Flo, totalement saoûl, s'écroule par terre, les yeux presque révulsés. Désarmant. Et surtout je me dis, "merde, demain, pour le trajet jusqu'au parc Algonquin, Flo était le second conducteur, je vais me retrouver alone pour faire la route!". Après une courte nuit de cinq heures, je me rends à l'agence de location de bagnoles. Problème, ma carte bleue ne passe pas. Et il faut que ce soit le conducteur, âgé d'au moins 21 ans, qui paye. On se retrouve totalement bloqué. On se résigne alors à passer le week-end à Ottawa. Finalement, c'est l'occasion de redécouvrir la ville. Avec Pierre, on décide de se balader dans des quartiers que l'on a peu fréquenté jusqu'alors, le centre des affaires et les quartiers environnant. Le soir petite bouffe à la maison. Je force la petite dizaine de potes à mater un film fondamental, essentiel dans la culture du cinéphile de base. Malgré certaines résistances, je parviens à imposer dodgeball. En-dessous certes de Zoolander, il restera toujours le film référence de la nerditude, et le fil directeur d'anciennes vacances corses. "Dans la vie, je ne me fixe pas d'objectifs, comme ça pas de déception", "vous lisez le dictionnaire??!! - Pris la main dans le sac!", "Touuuuuché", "non je ne suis pas lesbienne, je suis bisexuelle"... Comment se ressourcer en 1h30.

Mais ce week-end fut surtout marqué par le visionnage d'un film excellent, intelligent, fin, personnel, le I'm not there de Todd Haynes. Non-initiés à la culture dylanienne, passez votre chemin! Et c'est certainement la principale critique que l'on peut faire au film, son manque d'accessibilité. Mais sinon quelle interprétation de la vie, et surtout de l'univers dylanien! Le pari (audacieux et réussi) de faire interpréter Dylan par plusieurs acteurs montre avec évidence les différentes facettes de cet extraordinaire personnage. Et la volonté de ne respecter aucun ordre chronologique donne une force interprétative au film indéniable. La scène finale (la raconter n'altère en rien la découverte du film), l'accident à moto de Dylan en 1966, résume parfaitement l'idée générale: le portrait d'un homme dont l'histoire, les références, les mondes sont faits de cassures, de ruptures, de fractures. Le film restitue et recompose avec une touche personnelle incontestable les moments centraux de la vie de Dylan: la rencontre avec un Woody Guthrie mourrant, les échanges hallucinants avec le poète beat Allen Ginsberg, le célèbre (et houleux) passage à l'électrique au festival de Newport (et la mythique tentative de sabotage de Peter Seeger), et en filigrane, l'évocation de sa femme délaissée, cocufiée mais adorée (interprétée d'ailleurs par Charlotte Gainsbourg)... Et au-delà du simple aspect autobiographique, le film restitue parfaitement l'atmosphère de Dylan: un monde de marginaux, de vagabonds, où les clowns croisent géants et nains, entourés de singes et girafes dans les salons de la grande bourgeoisie américaine. On retrouve l'iconographie propre aux albums de Dylan, certaines scènes étant calquées sur les pochettes d'album (Bringing it all back home, the freewheelin' Bob Dylan). Quelques faiblesses bien évidemment: le déséquilibre créé avec l'insistance sur le Dylan des années 1960 (mais qui ne fait que refléter une représentation de Dylan et de son oeuvre, est-ce alors condamnable?), certaines interprétations un cran en-dessous (mais que vient faire le vieux beau Richard Gere dans cette histoire???), et l'évocation précipitée du Dylan chrétien (qui n'est certes pas très palpitant). En tout cas, ce film, c'est du bon.
PS: désolé pour cette critique longue et chiante et plein d'emphase, mais fallait que j'accouche ça sur papier virtuel.

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Commentaires
C
Moi je suis là...na!<br /> Reni j'ai pas compris le titre de ton post d'avant... tu t'es disputé avec qui?
P
tellement long a lire que du coup, c'est tout tes potes qui sont not there....
l'hippie grizzli attitude
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