Mise au clair
Je tenais à revenir sur le début de mon dernier post. "Nombreux" sont ceux qui ont mal pris ce que je voulais dire en interprétant mal mes propos. Pire certains l'ont pris pour eux. Je ne tiens pas à dévaloriser cette expérience. Je passe une excellente année. Il s'agit d'une véritable rupture dans mon quotidien et s'il y a une "parenthèse enchantée" dans ma vie, il s'agit peut-être de cette année (mais je ne m'aventurerai pas à l'affirmer avec force). Je vois véritablement cette année comme une forme de rite de passage. Nous sommes libérés des contraintes socio-culturelles qui s'imposent à nous dans notre quotidien français. Et nous ressortirons tous grandis de cette expérience. J'en ai déjà eu le sentiment en revenant en France en décembre. En quelque sorte, cette année à l'étranger joue un rôle d'accélérateur dans notre accès au statut d'adulte. En outre, cette année est riche en découvertes et rencontres. Et il n'est pas nécessaire de rencontrer d'autres nationalités pour que cela puisse être une expérience humaine forte. La diversité ne se trouve pas forcément entre les nations, mais aussi entre les groupes structurant une société. Bref, je ne regrette pas ce que je vis aussi. Si beaucoup pensent que je vis cette année en dilettante, que je considère mes relations humaines avec légèreté et recul, je pense qu'ils sont, en grande partie, dans l'erreur.
Simplement, il me semble essentiel de ne jamais perdre son esprit critique et que tout doit être objet de doutes et de questions, même ce qui peut nous apparaître comme parfait, idéal, rêvé. Ce que je voulais dire, c'est que cette expérience, aussi enrichissante qu'elle peut être, n'est qu'un accélérateur de notre accès à un nouveau statut social, elle ne constitue pas cet accès. Un grand homme, dont on célèbre aujourd'hui la mort, aurait dit selon mon prof d'histoire de troisième "les guerres sont les accélérateurs de l'histoire" (mais je doute de l'authenticité de la citation car moi-même j'ai retrouvé une phrase semblable "les guerres sont les locomotives de l'histoire" dans les luttes des classes en france de Marx). Je m'égare. Tout comme la guerre ne fait pas l'histoire, mais n'en est qu'un événement, cette année ne fait pas notre vie, elle n'est qu'un moment de notre existence. D'autres logiques, plus profondes, nous font grandir. Et c'est l'idée répandue chez nous, jeunes, que cette année serait la meilleure de notre vie, qui me hérisse. Car j'espère pour vous que vous n'avez pas atteint le paroxysme du bonheur à 21 ans, sinon suicidez-vous en mai. Ensuite ma seconde critique portait essentiellement sur le caractère discriminatoire et privilégié de cette année à l'étranger, mais le débat s'est largement prolongé en commentaires et pas grand chose à ajouter.
J'espère que Ben, Elsa, Delphine... comprendront mieux ce que j'ai voulu dire.
PS: David, mon coloc américain, nous lache pour le second semestre. On cherche dans la précipitation un nouveau coloc pour ne pas payer un loyer de 660$ et Into the wild est un excellent film.